Gazette du 19 mai

Message d’Annick :
Merci Hervé pour tes textes si agréables à lire.
La vie reprend doucement. Je partage ton optimisme. Peut-être trouverons nous d’autres gestes amicaux, d’autres priorités mais gardons tous comme un bien précieux le plaisir de chanter ensemble.
Amicales pensées à tous les lecteurs de la gazette en vous espérant en pleine forme.

Prose de François :
Les livres de mon père.
Je peux vous l’avouer maintenant :

Il n’y a pas que des rats dans les bibliothèques !!

S’y nichent aussi parfois des petites souris en recherche de sources d’inspiration, de souvenirs enfuis,et de croustillances !!!

Nous sommes nés quelque part !!! au pied d’une cathédrale majestueuse, au rythme des bombardements effrayants. Les livres on disparus dans les dispersions, les exodes les vols ou les autodafés ; parfois, on les a simplement laissés dans d’autres rades, pour s’enfuir dans l’affolement,mon Général !!!

Quand le silence revient, la famille recherche un nid au calme,se pelotonne, quête sa nourriture, s’implante enfin, et peut,à l’occasion s’octroyer quelques rêves......

Dans l’arrière salon, les étagères en acajou rouge se remplissent à nouveau de livres reliés de cuir, illustrés d’images pieuses !!! mais l’on se demande pourquoi ce lieu de culte est interdit aux enfants : c’est le salon des secrets.. pourtant, nous aussi on a besoin de lectures et de découvertes édifiantes !!

Alors, subrepticement,à pas feutrés, en minicati, je passe le cap, et j’entre dans la pénombre au pays d’émerveillements......

Attention, j’ai un but précis : je me forge ma nouvelle culture, au rythme de mes émois d’adolescent . toujours aux aguets, à l’écoute du moindre craquement, je parcours fiévreusement quelques pages parcheminées, au hasard de mes doigts vagabonds,,,,,,

D’abord, il y a pierre Louÿs et ses chansons de bilitis oubliées maintenant ; la femme et le pantin repris par Bunuel dans "cet obscur objet du désir" tout un programme ! puis,se présente le divin Laretin, auquel les bourgeois fortunés de Venise commandaient des histoires lestes dans les Regionamenti, inspirés du Décaméron de Bocace... la belle romaine, extraite de la bibliothèque de ma très grande sœur, certifiée en latin et Grec ancien...ces œuvres sont souvent illustrées de gravures numérotées, à bien y regarder de près, loin d’être pieuses !!! enfin, à mon grand étonnement littéraire, des fables commandées a la Fontaine, qui ne racontait pas que des histoires de fourmis et de petits lapins rencontrés dans les allées du château de Versailles..

L’impatient que j’étais, et que je suis encore, apprenait ainsi l’art de raconter les choses de la vie sans dire la chose ; comment l’amour discourtois devait rester courtois ; comment les chansons de gestes devaient s’exprimer sans gestes, à fleur de mots, pour ne pas être démasqué trop vite dirait on maintenant.

Par un accord que je suppose Tacite, je n’ai jamais croisé mon frère..... mais j’ai rencontré mon Père,,,,,,avec une certaine rudesse fortement ressentie sur la joue ; fin pédagogue qu’il était, j’ai eu droit ensuite a un nouveau conte naturaliste : "la rencontre d’un pistil avec des étamines".. .je n’ai pas compris de suite le rapport ??? puis,il entreprit courageusement mon éducation sentimentale en m’inculquant quelques leçons de morale appliquée très approfondies,, peut être ont elles entretenu une certaine culpabilité dans la coexistence tourmentée avec mon répertoire poétique classique.

Au fur et à mesure de notre renaissance, la bibliothèque s’enrichissait des poètes d’alors : Apollinaire, Baudelaire, Rimbaud, qui s’emparait parfois des thèmes et des finesses des anciens.. je pouvais souvent les relier à travers les siècles des siècles, et retrouver ainsi les origines de leurs inspirations. je créais des liens entre eux, des correspondances dans le style, des racines communes..

Dans mon esprit affranchi,les images entremêlent dans cette valse a mille mots, qui m’a fait fantasmer, tourner, et danser toute ma vie, en douce farandole.....

Si tu savais

François

Message de Thérèse Caron :

Bon dimanche à tertous avec cette vidéo 💞

Hier je suis allée au marché J’ai rencontré Odile chez Fred .Elle y achetait un café. Elle a eu un petit sursaut quand elle m’a reconnue en dépit de mon masque 🤭 intégral . oups un peu de café à terre ! Une aimable jeune fille a aussitôt sorti un kleenex pour nettoyer le sol 😍 et nous nous sommes retrouvées en terrasse pour discuter un peu pendant que plus loin Françoise Radenne passait avec un magnifique bouquet d’arums.😉 Odile est toujours aussi penchée. Elle m’ expliquait que depuis sa chute une vis s’était un peu dévissée et qu’elle attendait avec impatience de pouvoir retourner à Berck . Hélas le Covid 19 a retardé bien les choses ! 😟 Ensuite j’ai eu le plaisir de rencontrer Marie France très concentrée pour choisir la plus belle potée de fleurs 💐 .

C’est le petit plus du marché ces belles rencontres 💞 La bise à ces messieurs💋, à Big HUG, à ces mesdames 💟

Thérèse

Message de Jacques :

un sonnet alphabétique F et un poème sur le temps qui passe comme le covid

amitiés

SONNET F comme FEE

Fée gentille ou fée méchante, très jolie ou vieille sorcière
Fée Clochette ou fée Carabosse ton look est universel
Fruit anthropomorphe du besoin surnaturel
Figure liée aux divinités familières.

Force puissante associée aux mystères
Fée, du destin tu tisses la dentelle
Farouche protectrice ou frégate mortelle
Furtive te voilà marraine ou belle-mère.

Fortune pour Cendrillon que de loin tu protèges
Funèbre est ton approche auprès de Blanche Neige
Feuille d’automne qui vole aux humeurs du destin.

Flair de la création, fée, tu aides le chercheur
Fenêtre sur le nouveau tu offres aux précurseurs
Fruit du génie latent, dimension du divin.

Pistes de construction :
- le personnage : insaisissable dans l’imagerie populaire
- le pouvoir : grâce à sa baguette, capable de nuire ou protéger
- la création imaginaire : domaine du conte pour enfants
- la féérie : l’autre dimension

JL 2/11/2019

LE TEMPS VA

Depuis la naissance quoi que l’on fasse,
Le temps passe
Temps gagné, temps perdu
Temps perdu à gagner
Sa vie …ou sa mort.
Combien de temps encore
Reste-t-il à peiner ou aimer,
Croquer le fruit défendu
Avant de retourner au néant
Poussière du temps ?

Tu pousses comme un arbre
Dans la nature
Seul l’apollon de marbre
Au musée dure
Pressé ou pas pressé
Tu vis ton temps
Bonheurs et soucis
Meublent ta vie
L’important c’est
De rire, rire longtemps !

JL 21/10/2006